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... Du coq à l'âne à la grenouille cordiforme ...

Fragments découverts...petits voyages dans le temps

Nous ne pouvons qu'imaginer  une suite ou bien un début.

Une motivation ou bien une obligation... 

Que d'histoires à découvrir entre ces lignes écrites hier, à l'heure où les téléphones portables n'avaient pas été inventés. Les mots devaient être choisis pour marquer avec justesse les sentiments.

Je vous en livre aujourd'hui quelques messages partis de la Capitale au début du siècle dernier.

 

 

 

Carte n°1

"Cher Pierrot, me voici enfin à Panam. J'ai fait un excellent voyage. D'abord je suis resté debout jusqu'à Angoulême. Ensuite j'ai pu m'asseoir entre une jeune demoiselle peignée à la garçonne et une grosse bonne femme qui tenait au moins deux places. J'étais comprimé. Passé Poitiers tout le monde s'endort. La jeune fille s'incline à droite, la grosse dame penche vers la gauche. J'étais de plus en plus anxieux. Aprés dix minutes de ce passage "nouveau genre", je me lève doucement pour ne être étouffé. Horreur! mon départ déséquilibre la situation! La grosse dame penchait de plus en plus"

Carte n°2

"18 novembre 1908

Cher André, nous sommes bien contents d'avoir reçu de tes nouvelles, surtout de savoir que tu es en bonne santé. Nous ça va pas mal non plus, il n'y a que Jean-Pierre qui es toujours le même. Pour l'adresse de ta marraine je te la donne...rue.. La petite Edwige est morte avant hier matin, je crois que c'était  probablement  la fièvre scarlatine qu'elle a eut, on l'a enterré ce matin. Tout le monde se joint à moi pour te souhaiter le bonjour."

carte n°3

"9 juin 1909 6heures du soir.

Chers parents, n'ayant pas le temps ce soir, je vous écrirai demain. Baptiste"

carte n°4

"Chère petite,

Je suis cantonné dans cette caserne mais malgré cela j'ai le cafard. Je t'ai envoyé une lettre en réponse à la tienne, qui te fera probablement de la peine. Mais que veux tu, je suis resté sans nouvelles de toi longtemps, aussi j'ai le cafard. Je n'ai plus que toi au monde et si tu ne m'aimes pas, plus rien sur cette terre ne me retient. J'espère que j'aurai de tes nouvelles souvent. Je termine en t'embrassant de tout mon coeur".

carte n°5

" Au sujet de l'Affaire,  Je ne suis on ne peut plus heureux que l'affirmation soit confirmée. Tu ne peux pas te faire une idée comme cela me tracassait de jour comme de nuit! Aussi, je te le répète, si j'étais parmi vous, je crois que je me saoulerai de joie !  Tu vois que j'ai peut-être bien fait de faire marque de politesse en allant dire mes adieux au Juge ! Cela y a peut-être contribué ? Il faut si peu de chose, des fois, pour les contenter ces "vieux ..." surtout lorsqu'on leur témoigne du respect et de la considération ! Pour la D.?,je t'ai dit ce que tu avais à faire:"bonjour, bonsoir" c'est tout, sans cela elle se fichera de ta poire, car plus on est bon et plus on c..., donc pas d'impolitesse, mais pas de caresses ! Ainsi qu'à tous ceux qui veulent nous faire du tort ! Dis-moi si tu as trouvé le placement convenable des bagues et des médailles. Rien de plus pour aujourd'hui. A demain. Embrasse tes parents pour moi, et pour toi ma Louise que j'aime, tout ce que je puisse t'offrir comme caresses. Ton Paul."

carte n°6

"Paris. Samedi  14 heures.

Bien chers tous, nous voici tous trois à Paris en compagnie de René. Nous avons une chambre au 101 rue Caulaincourt. Nous allons donc pouvoir voisiner bien facilement et bien agréablement. Nous cassons la croûte et buvons tous les quatre à votre santé. Bons baisers et encore une fois Merci. Aimé."

 

 

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P
Comme c'est touchant. Merci de nous entraîner dans vos découvertes.
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M
Merci Isabelle, par ce voyage au travers de ces cartes postales......! Encore, encore svp
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E
Des tranches de vie pour lesquelles ces quelques mots font imaginer des vies entières. C'est si émouvant d'entrer ainsi à partir de quelques phrases... Un bien précieux.
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